Un cours en ligne

Le contenu de ce blog est périssable.
Il s'agit de notes de cours, ou plutôt de schémas de cours, qui me servent pour traiter le programme de Lettres-philosophie devant mes classes de CPGE scientifiques, de première et de seconde année. Chaque année un nouveau thème, deux nouvelles oeuvres littéraires et une oeuvre philosophique.
J'en assume l'entière responsabilité, y compris lorsque s'y mêlent des jugements personnels sur des oeuvres et des auteurs, des conseils de lecture peu orthodoxes ou des pointes d'ironie. Le mot d'ordre que je m'efforce de suivre, lié à la lecture de Harry G. Frankfurt, est de ne pas mentir quand il est possible de baratiner, de ne pas baratiner quand ce n'est pas absolument nécessaire.

vendredi 19 décembre 2014

Corrigé du résumé du texte de Proudhon


Le texte proposé était extrait de l'oeuvre de Pierre-Joseph Proudhon, La Guerre et la Paix. Recherches sur le principe et la constitution du droit des gens (1861)

Celui-ci prévient ainsi son lecteur : "C'est une espèce d'étude historique sur la manière dont la civilisation, débutant par la guerre, tend à une pacification universelle. (...) Tout cela parce qu'il n'a jamais été publié un mot de saine philosophie sur la paix et la guerre, sur l'équilibre européen..."
"La guerre est un fait divin. J'appelle divin tout ce qui dans la nature procède immédiatement de la puissance créatrice, de l'homme dans la spontanéité de l'esprit ou de la conscience. J'appelle divin (...) tout ce qui, se produisant en dehors de la série, ou versant de terme initial à la série, n'admet de la part du philosophe ni question, ni doute".

Voici le plan de l'ouvrage :
  1. Phénoménologie de la guerre
  2. De la nature de la guerre et du droit de la force
  3. La guerre dans les formes
  4. De la cause de la guerre
  5. Transformation de la guerre. 

Et voici un extrait de la fin de la première partie :
"La guerre, nous n'en sourions douter, est avant tout un phénomène de notre vie morale. Elle a son rôle dans la psychologie de l'humanité, comme la religion, la justice, la poésie, l'art, l'industrie, la politique, la liberté ont le leur ; elle est une des formes de notre vertu. (...) Tout ce qui compose notre avoir intellectuel et moral, tout ce qui constitue notre civilisation et notre gloire, se crée tour à tour et se développe dans l'action fulgurante de la guerre et sous l'incubation obscure de la paix. la première peut dire à la seconde : "Je sème ; toi, ma sœur, tu arroses : Dieu donne à tout l'accroissement". (...) Pour moi il est manifeste que la guerre tient par des racines profondes, à peine encore entrevue, au sentiment religieux, juridique, esthétique et moral des peuples. On pourrait même dire qu'elle a sa formule abstraite dans la dialectique. La guerre, c'est notre histoire, notre vie, notre âme tout entière : c'est la législation, la politique, l'État, la patrie, la hiérarchie sociale, le droit des gens, la poésie, la théologie ; encore une fois, c'est tout."  

Le texte à résumer est un extrait de la seconde partie.

Proposition de résumé

Quoique le duel soit un rituel égalitaire, consenti, honorable, il est généralement désapprouvé. La guerre possède une même vertu qui peut mieux triompher des doutes populaires car, contrairement à la violence privée, elle oppose des adversaires collectifs, les peuples, par une action dépassionnée et remplit la fonction de jugement décisif/. Le verdict des armes se solde par une conquête ou bien la création d'une nouvelle nation. C'est donc la possibilité offerte aux États de défendre leur droit par une démonstration de force, l'engagement de leurs soldats.

La guerre est légitime, paradoxalement, ayant sa propre forme de légalité / qui exclut le recours à des stratégies perverses !
Historiquement, elle provient du développement de peuples concurrents, conduits à se défier sur leur frontière puis à s'affronter en mettant en jeu leur survie. Le peuple le plus travailleur, la culture la plus sage ont alors un droit d'annexion établi / par les armes. Certes les faibles périssent... Et c'est véritablement d'un mouvement immanent, non aléatoire, que progressivement s'édifient des États puissants et vertueux.
La guerre est une procédure de justice, ayant sa logique et devant avoir ses règles de transparence. Les Princes sont comme des avocats maniant / le glaive. Les Romains ont ainsi reconnu son caractère sacré et rationnel d'ordalie politique.
215 mots

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