Transformation
du plan en deux partie en plan en trois parties. Voici la troisième
partie.
Objectifs :
tirer davantage des œuvres ; réfléchir ce que Weil nous
présente comme capital, l'établissement d'un « appareil
oppressif », d'une grande machine qui subordonne tout à
ses fins ; aboutir à une redéfinition de la guerre plus
englobante
Idée
directrice :
Lorsqu'on
voit que la guerre est bien d'abord un fait de politique intérieure
on est poussé à la redéfinir comme une gigantesque machine qui
instrumentalise les hommes et qui achève en un sens l'exploitation
de l'homme par l'homme.
Précisions :
il est permis d'évoquer la « méthode matérialiste »
de Weil et de ne pas adhérer pour autant, comme Weil, à une pensée
de type marxiste ! Le terme d'aliénation peut être utilisé et
même réfléchi (sens profond et sens particuliers : qu'est-ce
exactement que l'aliénation du sujet endoctriné par une idéologie
belliciste, du citoyen mobilisé, du soldat envoyé au combat, du
général poussé à donner des ordres criminels...)
Structure
de l'argumentation
a) Il faut
gagner. La guerre suppose la transformation de la nation en machine
de guerre.
Hier, en
enrôlant des guerriers ; aujourd'hui avec une économie de
guerre, une mobilisation générale, un état d'urgence déclaré.
b) Le prix à
payer. La logique de la guerre est totalitaire.
La guerre
suppose l'unanimité. L'absolue soumission des volontés
particulières.
c) Et la
politique de guerre tend à devenir paranoïaque, avec l'invention de
l'ennemi intérieur !
Le moindre
incident peut être interprété comme une forme de résistance voire
de trahison. La guerre est un temps de rumeur, d'où les fièvres
obsidionales.
Ressources
à tirer des trois œuvres, quelques pistes :
Les
Perses
On peut discuter la figure du traître avec cette œuvre. La paranoïa
du temps de guerre s'explique parce qu'il a existé des traîtres et
même des agents doubles ! Rarement, plus souvent ce sont de
simples rumeurs. On peut réfléchir aussi, toujours de manière
critique, la faute de l'impérialisme. Faute morale du chef, ou
orgueil insensé puni par les dieux ? Ou bien faute politique du
souverain qui emploie les hommes comme des outils, des armes
dépourvues de volonté propre ?
De la guerre
Clausewitz nous permet d'envisager la guerre comme une épreuve pour
la volonté. Voire comme l'épreuve suprême pour la volonté. Et les
rapports hiérarchiques (chef-général-soldat) peuvent être
justifiés (ou critiquées si on n'épouse pas la pensée de l'auteur
de de la guerre).
Le Feu
Il y a une illustration précise de la machine de guerre. De son
fonctionnement. Des descriptions de sa puissance de destruction
généralisée, aveugle. Cf. chapitre « L'Aube »
Et une distance morale voire une condamnation de la logique même de
la soumission inconditionnelle. Mais aussi l'idée d'une acceptation
du sort par les soldats... qui ne voient pas comment y échapper. Ils
créent leur propre ennemi : l'embusqué. Parfois on leur
retourne leur aveuglement en inventant le soldat glorieux, le héros
de guerre... là où il n'y a que des hommes qui s'efforcent de
survivre. La guerre est créatrice d'illusions. Elle nie les hommes
et pousse les soldats à tenter de fuir le réel.
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