Reinhard Johler, Freddy Raphaël &
Patrick Schmoll (dir.). La Construction de l'ennemi.
Strasbourg, Néothèque, 2009, 324 p.
Résumé de
l'ouvrage
La figure de l'ennemi prépare, accompagne et soutient l'effort de guerre. Des rhétoriques et des scénographies la construisent. Des savoirs à prétentions scientifiques ou religieuses la légitiment. Des médias la transmettent.
Les relations
franco-allemandes depuis 150 ans permettent d'observer ce construit,
son exacerbation passionnelle pendant et entre trois guerres
successives, en même temps que son évaporation tout aussi
remarquable après les années 1950 avec la construction européenne.
Allemands et Français, ennemis héréditaires d'hier, sont devenus
la colonne vertébrale de l’Europe. Ce retournement en une
génération de représentations hostiles pourtant séculaires a
définitivement sapé la crédibilité des discours qui depuis nous
proposent des figures hostiles de remplacement : l’Union soviétique
après 1945, le terrorisme islamiste depuis la chute du Mur de
Berlin.
Contrastant avec les
passions qu'elle suscite et avec l'impossibilité pour les
adversaires de l'interroger sur le moment, l'inconsistance de la
figure de l'ennemi telle qu'elle s'avère dans l'après-coup, sa
versatilité au gré des discours qui la fabriquent et la
scénarisent, révèlent qu'elle a une fonction. Les adversaires sont
unis par leur désignation mutuelle comme ennemis, qui renforce par
réciprocité leurs identités propres. Que deviendrait chacun s'il
n'avait pas un ennemi sur qui compter pour se rassurer sur lui-même ?
La société, l’individu peuvent-ils exister sans lui ?
Introduction, à lire à l'adresse
suivante :
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