Un cours en ligne

Le contenu de ce blog est périssable.
Il s'agit de notes de cours, ou plutôt de schémas de cours, qui me servent pour traiter le programme de Lettres-philosophie devant mes classes de CPGE scientifiques, de première et de seconde année. Chaque année un nouveau thème, deux nouvelles oeuvres littéraires et une oeuvre philosophique.
J'en assume l'entière responsabilité, y compris lorsque s'y mêlent des jugements personnels sur des oeuvres et des auteurs, des conseils de lecture peu orthodoxes ou des pointes d'ironie. Le mot d'ordre que je m'efforce de suivre, lié à la lecture de Harry G. Frankfurt, est de ne pas mentir quand il est possible de baratiner, de ne pas baratiner quand ce n'est pas absolument nécessaire.

jeudi 12 juin 2014

VII Temps – calmement, indifféremment, nostalgiquement, douloureusement, énergiquement, doucement, anxieusement – vécu. Temps profondément et superficiellement vécu


L'exercice auquel nous nous livrons dans cette partie est celui de la liste. Avec pour méthode la variation, en laissant la liste ouverte. Quelles sont diverses tonalités du temps vécu ? Quelles sont ses « colorations », pourrait-on se demander un reprenant à notre compte une métaphore de Bergson ?

Qu'est-ce que le temps vécu "avec un adverbe" ? Qu'est-ce que le temps patiemment vécu, par exemple ?

Au lieu de nous en remettre au hasard en évoquant autant d'adverbes qu'il nous passe par la tête, un minimum d'ordre sera introduit dans cette enquête. Par un classement. D'abord la grande classe des adverbes faisant référence aux états de conscience, positifs ou négatifs. Ensuite les autres, pour prolonger l'interrogation en nous concentrant sur la question de la relativité du temps vécu. Cela semble en effet s'imposer, à partir du moment où les vécus sont si divers et si diversement éprouvés par chacun de nous !

A. Les déclinaisons du temps vécu comme affect faisant souffrir ou mettant à l'épreuve notre personnalité.

Douloureusement

Pourquoi le temps est-il si souvent douloureusement vécu ?
Bergson insiste dans le troisième chapitre de l'Essai sur les données immédiates de la conscience sur les caractéristiques propres de nos états de conscience. Ceux-ci n'obéissent pas à la loi de la conservation de l'énergie !
Une observation simple à effectuer est celle de l'irritation. Non pas irritation de la peau ou irritation biologique, mais irritation psychologique. Son mécanisme est en effet étrange. Il suffit parfois qu'une situation déplaisante se prolonge pour qu'elle nous apparaisse bientôt comme tout à fait intolérable. Elle ne s'aggrave pas. Elle se contente juste de perdurer. Rien ne vient s'ajouter pour causer plus d'agacement, si ce n'est précisément le temps qui passe, la durée dans laquelle se maintient un état de fait.
Il faut avouer que nous sommes irritables. Une personne nous irrite, non parce qu'elle fait, mais parce qu'elle est là. Parce qu'elle n'a pas disparu et nous "inflige" encore sa présence ! Une situation concrète nous énerve, même si en soi elle n'est pas très difficile à supporter. L'idée que les choses pourraient être meilleures devient en effet obsédante. Et une simple sensation qui se prolonge nous déplaît : "Une sensation, par cela seul qu'elle se prolonge, se modifie au point de devenir insupportable. Le même ne demeure pas ici le même, mais se renforce et se grossit de tout son passé."
On aura beau dire qu'il s'agit d'un renforcement imaginaire, quand il s'agit précisément d'un état de conscience, de quelque chose généré par notre manière de nous rapporter au monde et de nous définir ou positionner dans ce monde !
Le fait est que la même cause objective peut, dans la durée, par le simple effet de sa répétition périodique, se colore subjectivement. Et que nous ne tardons pas à nous en plaindre ! Et ceci est valable d'une sensation quelconque. Sensation tactile de pression, de chaleur. Sensation visuelle ou auditive. Un bruit même faible qui se fait continuellement entendre devient une véritable torture ! Même une sensation agréable peut changer du tout au tout au cours du temps. D'abord son charme s'atténue. Nous nous habituons à ce qui nous fait plaisir. Puis il est remplacé par du déplaisir.

Décidément, nous, les êtres vivants et conscients, nous ne sommes pas faits pour l'éternité !

Au chapitre III, Bergson poursuit son propos par l'affirmation suivante, qu'il faut lire avec précaution, en raison du double sens du terme principal utilisé par lui, le mot "gain" :
"Tandis que le temps écoulé ne constitue ni un gain ni une perte pour un système supposé conservatif, c'est un gain, sans doute, pour l'être vivant, et incontestablement pour l'être conscient.
(...) Comme nous n'avons point coutume de nous observer directement nous-mêmes, mais que nous nous apercevons à travers des formes empruntées au monde extérieur, nous finissons par croire que la durée réelle, la durée vécue par la conscience, est la même que cette durée qui glisse sur les atomes inertes sans y rien changer. De là vient que nous ne voyons pas d'absurdité, une fois le temps écoulé, à remettre les choses en place, à supposer les mêmes motifs agissant de nouveau sur les mêmes personnes, et à conclure que ces causes produiraient encore le même effet."

Sur le comportement de Gribouille. Comme exemple de conduite manquant singulièrement de sagesse. Les réflexions d'Alain et de Sartre.
« Il y a des malades qui se grattent et se donnent ainsi une espèce de plaisir trouble, mêlé de douleur, qu'ils payent ensuite par des douleurs plus cuisantes. De même que ceux qui toussent de tout leur cœur, ils arrivent à une espèce de fureur contre eux-même. C'est une méthode de Gribouille. » Propos sur le bonheur, Paris, Gallimard (Folio), 1928, p. 144
« En un mot la violence est choix de vivre à court terme... Et comme en fait l'acte est défendu, cette défense entraîne finalement la certitude qu'il n'y aura pas d'avenir. C'est pourquoi fréquemment le viol est suivi de meurtre. Bien sûr l'explication donnée : empêcher qu'elle parle. Mais c'est Gribouille. En fait il y a l'idée : empêcher qu'il y ait un après pour une conscience. » Cahiers pour une morale, Paris, Gallimard, 1983, p. 188
Sur la fidélité comme valeur reconnue mais détestée !

Mélancoliquement

La défiance envers l'idée de progrès. Le mal du siècle
Nerval, qui est de ceux qui, protestant contre l’ordre établi, s’est engagé dans le camp des Républicains, éprouve une immense déception au lendemain des Trois Glorieuses. Il s’éloigne d’une époque qui n’offre à ses yeux plus de «magie romantique » et, revenu de toutes ses illusions après l’échec de la révolution de 1848 et l’instauration de l’empire autoritaire au lendemain du coup d’état du 2-12-1851, souffre, plus encore que ses aînés, du « mal du siècle ». Exclus de la vie politique comme de la vie économique qui se développe au début de la révolution industrielle, les Romantiques font de la fuite dans l’ailleurs (l’exotisme du Voyage en Orient), dans le passé (la revalorisation du Moyen-Âge, de la Renaissance, du temps des druides), dans l’irréel (« l’épanchement du songe dans la vie réelle »), ainsi que de l’exaltation artistique, le remède à leurs maux en même temps qu’une protestation contre le triomphe de la bourgeoisie et des valeurs matérialistes. C’est à ce romantisme qu’appartient le retrait mélancolique dans les choses de l’esprit qui caractérise le narrateur- personnage de Sylvie dans le chapitre « Une soirée perdue ».

Malgré l'inéluctable entrée dans l'ère de la bourgeoisie et l'irréversible passage à l'ère du commerce et de ses transactions, les petits arrangements commerciaux, le deuil impossible de l'âge héroïque.

Une absence de repères
1er chapitre : « Une soirée perdue ».
Description et analyse nervalienne du mal du siècle romantique. Ce § confère une dimension réaliste et politique au scénario individuel de fuite personnelle hors du réel pour dénoncer les insuffisances de ce réel et les souffrances qui en résultent : pris entre un passé refusé (« ennui des discordes passées ») et un avenir indécis (« utopies brillantes »), dépourvu de perspectives claires, le temps ne fournit plus de repères satisfaisants à une jeunesse en plein désarroi, qui résiste aux anti-valeurs de la bourgeoisie et ne trouve donc pas sa place parce qu’elle refuse de se rallier à l’ « ambition », à « l’avide curée des honneurs », de frayer avec la « foule » en habitant le monde social ordinaire, de profaner le culte de la femme idéale. Fuyant avec la réalité contemporaine, la sphère de l’action et de la conquête amoureuse régie par le temps des horloges, la politique matrimoniale et le matérialisme triomphant, le protagoniste vit sans montre (ou presque), radicalise l’ordre de la poésie (il se retranche dans « la tour d’ivoire des poètes ») et des spéculations philosophiques ou religieuses (la référence à Isis donne de la solennité aux nobles aspirations spirituelles des jeunes gens révoltés par le matérialisme bourgeois) et tente de se réfugier dans d’autres passés (le passé du Valois, des traditions et des archétypes), qui ne seraient plus poids, rancunes, séquelles, mais conditions de possibilité d’un destin. Antidote à l’angoisse d’un présent paralysé et dévalué, la fête de l’arc ouvre la quête d’un passé individuel et d’une identité collective susceptibles de fournir des repères à un individu et à une société en déshérence en ré-ancrant le sujet dans un temps historique de l’immémorial et de la répétition.
Cette quête constitutive du romantisme prend une acuité particulière dans Sylvieoù la labilité du moi fait de Sylvie, petite paysanne pragmatique et dont le physique comme le nom, symbole de « vie » rattachée à trois des quatre éléments par l’inscription de la nouvelle dans le recueil des Filles du feu et par la symbolique tellurique et aquatique de la sylve, sont a priori antithétiques des valeurs représentées par l’ « amour, hélas, des formes vagues, des teintes roses et bleus, des fantômes métaphysiques », l’incarnation du salut.

Nostalgiquement

La nostalgie est la douleur ressentie à l'idée d'un retour. Parce qu'il tarde, parce qu'il est repoussé, encore et encore. Ne semble plus pouvoir se produire.
Dans les œuvres du programme, Peter Walsh est nostalgique. Paradoxalement, car il est de retour. Mais réellement car ce retour à Londres n'est sans doute pas le retour qu'il aurait souhaité.
La nostalgie est sans doute très commune. Mais aussi très diverse d'une personne à l'autre.
Il convient donc d'être attentif dans ses analyses.

B. Les déclinaisons du temps vécu comme affect renforçant ou enrichissant notre personnalité.

Avant de se lancer dans cette seconde partie de l'enquête, symétrique de la première et apparemment aussi facile à conduire qu'elle, penchons-nous sur un paradoxe, celui du temps vécu sous hypnose.
Le cas est en effet digne d'intérêt. Il est important, même et surtout si l'hypnose n'est pas cette espèce de magie ou machinerie psychologique auquel on l'a trop souvent identifiée. Dans un comportement hypnotique, le sujet croit adhérer à certaines idées ou même éprouver certaines sensations... alors qu'objectivement il n'en est rien. Conjointement, il ne se rend pas vraiment compte de ce qu'il éprouve.
Bergson y fait référence. Toujours au troisième chapitre de l'Essai sur les données immédiates de la conscience :
"Quand un sujet exécute à l'heure indiquée la suggestion reçue dans l'état d'hypnotisme, l'acte qu'il accomplit est amené, selon lui, par la série antérieure de ses états de conscience. Pourtant ces états sont en réalité des effets, et non des causes : il fallait que l'acte s'accomplît ; il fallait aussi que le sujet se l'expliquât ; et c'est l'acte futur qui a déterminé, par une espèce d'attraction, la série continue d'états psychiques d'où il sortira ensuite naturellement."
De l'extérieur, pour celui qui a assisté à la séance d'hypnose, la vraie cause du mouvement de la personne hypnotisée n'est bien sûr pas celle que rapporte cette personne. Sous l'effet du conditionnement un acte s'est imposé. Et, une fois imposé, il a contraint la part intelligente de la personne, sa raison si l'on préfère, à inventer des motifs expliquant l'ensemble du comportement. Il s'agit bien évidemment d'une justification a posteriori. Ou d'une explication dans un mouvement de pensée rétrograde !
Pourquoi y a-t-il là matière à réflexion ?
Parce que, en dehors de l'hypnose, beaucoup de conditionnements (sermons et séances de catéchisme, leçons de l'institution éducative - mal comprises sans doute -, messages publicitaires, flots des robinets à musique et des diffuseurs d'images) peuvent produire en nous la même réaction psychologique, à peu de choses près. Sous l'emprise de ces divers conditionnements nous feindrons d'être ce que nous croirons être ! Nous feindrons d'aimer ce qui ne nous plaît pas véritablement. Nous ne pourrons sans doute jamais livrer nos sentiments réels, exprimer nos envies intimes, vivre notre existence pleinement et authentiquement.
Bergson reprend ainsi le problème de la décision précédemment évoqué :
« En nous interrogeant scrupuleusement nous-mêmes, nous verrons qu'il nous arrive de peser des motifs, de délibérer, alors que notre résolution est déjà prise. Une voix intérieure, à peine perceptible, murmure : « Pourquoi cette délibération ? tu en connais l'issue, et tu sais bien ce que tu vas faire. » Mais n'importe ! il semble que nous tenions à sauvegarder le principe du mécanisme, et à nous mettre en règle avec les lois de l'association des idées. L'intervention brusque de la volonté est comme un coup d'état dont notre intelligence aurait le pressentiment, et qu'elle légitime à l'avance par une délibération régulière.»
Ainsi se succèdent, au cours d'une seule journée, beaucoup de moments où le temps est aveuglément voire hypocritement vécu, comme sous hypnose !
Il y a en nous du robot...
« Nous dirons maintenant que nos actions journalières s'inspirent bien moins de nos sentiments eux-mêmes, infiniment mobiles, que des images invariables auxquelles ces sentiments adhèrent. Le matin, quand sonne l'heure où j'ai coutume de me lever, je pourrais recevoir cette impression xun holè tè psukhè, selon l'expression de Platon ; je pourrais lui permettre de se fondre dans la masse confuse des impressions qui m'occupent ; peut-être alors ne me déterminerait-elle point à agir. Mais le plus souvent cette impression, au lieu d'ébranler ma conscience entière comme une pierre qui tombe dans l'eau d'un bassin, se borne à remuer une idée pour ainsi dire solidifiée à la surface, l'idée de me lever et de vaquer à mes occupations habituelles. Cette impression et cette idée ont fini par se lier l'une à l'autre. Aussi l'acte suit-il l'impression sans que ma personnalité s'y intéresse : je suis ici un automate conscient, et je le suis parce que j'ai tout avantage à l'être. On verrait que la plupart de nos actions journalières s'accomplissent ainsi, et que grâce à la solidification, dans notre mémoire, de certaines sensations, de certains sentiments, de certaines idées, les impressions du dehors provoquent de notre part des mouvements qui, conscients et même intelligents, ressemblent par bien des côtés à des actes réflexes. »

Nous avons, avec nos habitudes des comportements qui sans être instinctifs produisent le même genre d'effets, des séquences d'actions prédéterminées, comme si nous n'avions pas de personnalité. Mais si nous ne réagissons pas, si nous nous laissons porter par l'impression, c'est sans doute vrai : notre personnalité n'a pas disparu mais elle s'est tue... et n'a plus guère de réalité dans cet état somnambulique, actif mais pas éveillé !
Opposons le temps gaiement ou harmonieusement vécu aussi bien au temps aveuglément ou hypocritement vécu qu'au temps douloureusement ou anxieusement vécu ! Car il tend à réduire notre personnalité, notre capacité à être présent à notre présent !
En revanche, le temps gaiement ou harmonieusement vécu est non impersonnellement mais bien personnellement vécu, singulièrement vécu, à n'en point douter ! Sous le mode de l'éveil, de la conscience de soi!

Joyeusement ou généreusement

Qu'est-ce que le temps joyeusement vécu ? Y a-t-il un temps vécu dans la joie absolue ? Y a-t-il des degrés dans les moments joyeux ?
Si le temps peut être joyeusement vécu, quand l'éprouvons-nous sous cette tonalité, avec cette couleur ?

Il peut sembler que la joie est le résultat d'un heureux hasard mais aussi que c'est un état intégralement déterminé. En effet la condition à remplir pour être heureux serait de s'engager résolument dans une action. Plus une personne arriverait à s'engager généreusement dans une action et plus elle se rapprocherait du bonheur sans mélange. De la pure joie de vivre.

Ironiquement et sagement

Terminons cette partie de l'enquête par une réflexion sur l'action comme facteur de temporalisation qui, sans contredire ce qui vient d'être dit, prend en compte l'impermanence de toute chose. L'action heureuse, généreuse est-elle la source d'un bonheur infini ? Eternel ?
Il est permis d'en douter. Prenons en considération quelques exemples.

Sextus Empiricus
En fait, il est arrivé au sceptique ce qu'on raconte du peintre Apelle. On dit que celui-ci, alors qu'il peignait un cheval et voulait imiter dans sa peinture l'écume de l'animal, était si loin du but qu'il renonça et lança sur la peinture l'éponge à laquelle il essuyait les couleurs de son pinceau; or quand elle l'atteignit, elle produisit une imitation de l'écume du cheval. Les sceptiques, donc, espéraient aussi acquérir la tranquillité en tranchant face à l'irrégularité des choses qui apparaissent et qui sont pensées, et, étant incapables de faire cela, ils suspendirent leur assentiment. Mais quand ils eurent suspendu leur assentiment, la tranquillité s'ensuivit fortuitement, comme l'ombre suit un corps.
Nous ne pensons pourtant pas que le sceptique est complètement exempt de perturbation, mais nous disons qu'il est perturbé par ce qui s'impose à lui ; car nous convenons que parfois il frissonne, a soif et ressent des choses de ce genre. Mais même dans ces cas-là, les gens ordinaires se trouvent dans une situation double, du fait des affects eux-mêmes et, dans une mesure qui n'est pas moindre, du fait qu'ils estiment que ces situations sont mauvaises par nature. En rejetant l'opinion rajoutée selon laquelle chacune de ces situations est mauvaise du fait de la nature, le sceptique s'affranchit avec plus de mesure même de ces contraintes.

C. La relativité du temps vécu

Que penser du temps culturellement vécu ?

Au lieu de résumer une longue analyse, voici quelques rappels de cours.
Un courant, postmoderne, souligne le fossé qui existe entre les représentations du monde, postulant qu'il s'agit non d'une simple divergence mais d'une différence de logique.
De nombreux penseurs comme François Jullien, auteur des Transformations silencieuses, soutiennent ce point de vue. Dans le cas de Jullien il s'agit d'établir un fossé entre la pensée européenne et la pensée chinoise du temps.
Quleques escrocs soutiennent la même thèse. Comme ces baratineurs parfois assez habiles qui évoquent un temps navajo et nous vendent avec cet exotisme de pacotille des médicaments homéopathiques, des séjours chez les shamans de la jungle, des occasions de nous ressourcer à une antique culture qui n'a pas encore connue le désenchantement du monde.

Aux escrocs on opposera son bon sens.
Pour contrer les séductions postmodernes de Jullien, on suivra la thèse de Jean-François Billeter, montrant que l'écart entre les représentations est artificiellement creusé par un choix de traduction , par une sélection d'auteurs, par un parti pris de rechercher (donc de trouver) du spectaculaire là où en réalité il n'y a que de l'ordinaire. 

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